Ma femme m’accueillait nue quand je rentrais de voyage

J’avais 38 ans quand ma femme et moi nous sommes connus. Elle en avait 32, jeune, fraîche et adorable.

Nous avions aménagé ensemble, non pas, pressés de nous marier, car je venais de sortir d’un divorce qui m’avait déchiré.

Cette fille était un ange. Elle m’avait très vite apporté la joie et l’espoir. Avec elle, mes douleurs avaient vite disparu et ceci à raison. Elle savait s’y prendre pour cajoler un homme.

On disait que les femmes ne savaient pas garder la flamme dans le couple mais « Néta » en était l’exception.

Je voyageais beaucoup à cause de mon travail mais à ma grande surprise, lorsque je rentrais à la maison, elle m’accueillait, tenez-vous bien, toute nue, parfumée et couverte de perles sénégalaises.

Je rentrais épuisé et quelques fois, démotivé par les conclusions de mes missions, mais la voir ainsi si belle, coiffée, maquillée et accueillante, j’en oubliais le travail.

Elle coulait du bain, parfumait toute la maison. Sur la table à manger, mes plats préférés et lorsqu’elle me prenait la main et me guidait jusque dans notre chambre, c’était le paradis sur terre.

Elle me douchait elle-même et pendant ces moments coquins, nous débriefions mes missions.

Elle m’embrassait et me tenait comme un petit enfant. Au départ, j’en étais très intimidé, mais à force de me laisser aller, je pris un réel plaisir à vivre ces choses comme un don du ciel.

C’était même devenu ma plus grosse raison de vite rentrer. Elle m’envoyait des messages dans lesquels, elle me montrait ses nouvelles lingeries et laissait un mot «si tu gagnes ce marché, tout ceci serait à toi, je compte sur mon mari pour tout casser, sa récompense sera très grande…».

J’en perdais mes mots. A chaque retour, elle avait toujours quelque chose de nouveau à m’offrir. Je comprenais que l’amour c’était tout autre chose.

L’amour ce n’était pas ce que j’avais connu avec mon ex-femme. Ici, « Néta » était ce que je pouvais appeler la perfection. Elle savait tout prendre de moi. Elle adorait ces jeux et pour confidence, lorsqu’une femme me faisait des yeux doux dehors, je riais parce que ma femme était tout en un, mon amie, ma meilleure amie, ma confidente parfaite, ma pute et ma partenaire de crime. Elle était ma force en un mot.

Jamais, je ne l’avais vu mine renfrognée. Je sais que je n’étais pas un homme facile, mais elle avait cette patience dont je ne voyais jamais la provenance, car elle était une jeune femme, très agitée et souriante. Elle avait beaucoup d’énergie.

Au bout d’une année, je commençai à me rendre à l’évidence. « Néta » était la femme de ma vie. Je ne voyais plus ma vie sans elle. Elle avait ses activités que je l’aidais à gérer. Elle voulait que je sois là pour elle et pour cela, elle demandait mon avis pour tout et me responsabilisait.

Quand par exemple, elle souhaitait ouvrir une nouvelle boutique, elle attendait mon retour pour me présenter un projet rédigé entièrement par ses soins. Je devais tout relire et poser des questions. Elle créait toujours le moment propice. Des fois, elle m’amenait en week-end, et c’est tout au fond de la nuit que nous parlions de ses projets.

J’avais envie lorsque je rencontrais ses parents, de leur dire MERCI pour la vie de leur fille, mais surtout pour son éducation. Elle était jeune, innocente et si parfaite.

Pour la première fois de ma vie, je bouclais deux années sans avoir touché aucune autre femme, alors que par le passé, ce n’était pas le cas. « Néta » était mon tout.

Au cours d’un de mes voyages, je rentrai dans une bijouterie et en sortis une bague en or, sertie de diamants.

Je voulais demander la main de ma reine. J’étais certain d’avoir fait le bon choix. Je rentrai à l’hôtel, tout heureux, l’imaginant sauter à mon cou lorsque je lui ferai la demande.

J’organisai depuis Istanbul, un dîner avec nos amis proches et ses parents. Elle ne devait rien savoir du tout alors j’insistai pour que tous gardent le silence.
J’avais fait le tour des boutiques, j’étais reconnaissant envers Dieu. Je renaissais, je revivais, j’étais comme un petit garçon. 40 ans et si amoureux, c’était utopique à la base.

Le jour de mon départ, j’échangeai avec elle pendant plus d’une heure. Nous avions parlé de tout et de rien. Elle me disait qu’elle irait voir le docteur car depuis la veille, elle ne se sentait pas bien. Elle me rassura,

  • Ça ne peut-être qu’une indigestion, j’ai mangée des crevettes la veille.
  • Tu manges un peu trop ces fruits de mer mon amour.
  • Voilà ce qui arrive quand tu n’es pas là pour me contrôler.

Nous avions ri à ses blagues et je lui avais souhaité une bonne suite avant d’embarquer impatient de la retrouver.

Dans l’avion, à un moment donné, je fus réveillé par une sorte d’inconfort interne. Je me levai et me rendis aux toilettes mais la sensation ne me quitta pas. Je me remis sur mon ordinateur pour me concentrer sur mon rapport à fournir une fois rentré.

J’étais comment dire, angoissé, mal à l’aise. A l’atterrissage, je fus pris dans les formalités sanitaires parce que Covid-19 sévissait déjà assez. Je n’appelai pas ma femme de suite.

Une fois sorti, je pris mon téléphone, batterie faible. Je m’empressai de prendre le premier taxi, direction maison.

La domestique et le gardien m’accueillirrent, mais ma femme n’était pas à la maison.

  • Madame est partie à l’hôpital il y a quelques heures Monsieur. Elle n’est pas encore revenue.
  • A l’hôpital ? Ok, rentrez les affaires.

Je pris mon chargeur que je connectai au téléphone dans mon véhicule et pris la direction de la clinique. Une dizaine de minutes après, j’allumai le téléphone et vis des appels en absence.

Quelque chose n’allait pas. C’était la toute première fois de notre vie que « Néta » n’était pas à la maison à mon retour de voyage. Je regardai les appelants, il y avait son père, son grand-frère, mon docteur…

J’appelai le docteur avant tous. Je voulais savoir ce qui n’allait pas.

Il ne décrocha pas alors j’appelai son père qui décrocha à la seconde.

  • Mon fils, tu es déjà rentré ?
    Dit-il sèchement.
  • Oui papa, j’éssaie de joindre « Néta » sans suite, un problème ?
    Elle n’était pas à la maison quand je suis rentrée.
  • Tu es où ?
  • En route pour la clinique. La domestique m’a dit qu’elle s’y était rendue cet après-midi.
  • Oui, nous y sommes sa mère et moi. On va t’y attendre…

Puis il raccrocha.

Je n’étais pas du tout en paix avec moi-même. Quelque chose de grave se passait mais pourquoi personne ne me disait rien et pourquoi je ne pouvais pas parler à « Néta » ?

Une quinzaine de minutes après, je stationnai devant la clinique et descendis en courant jusqu’à la réception, où je retrouvai mes beau-parents.

Ma belle-mère était en larmes. Je fus couvert de sueurs froides. Mon cœur se mit à battre. Mon beau-père marcha jusqu’à moi et m’amena dehors.

  • Fiston, ta chérie ne va pas bien. On nous a appelé de l’hôpital, car elle venait d’y arriver, mais dans un mauvais état.

Elle se plaignait de maux de ventre et avait vomi des caillots de sang. Elle a donc été admise aux urgences. Nous attendons les docteurs.

  • Je ne comprends pas, il s’est passé quoi ?
    Elle allait bien, nous nous sommes parlé avant que je n’embarque. Je vais voir ces foutus docteurs, ils traînent de trop, ce n’est pas normal.

Je le laissai planté là et marchai jusqu’à la porte du docteur en chef, mais le bureau était vide. J’accostai un infirmier dans le couloir et lui demandai ce qui se passait.

  • Monsieur, patientez s’il-vous-plait, le docteur ne va pas tarder, il est avec la patiente.

Je devenais fou, je le sentais. Quelque chose de grave était en train d’arriver à ma « Néta », mais personne ne voulait rien me dire.

La chambre dans laquelle elle avait été admise, l’accès était interdit à tous, y compris moi.

Je restai donc en face, à attendre qu’un docteur en sorte.

Une trentaine de minutes après, deux infirmières sortirent en courant, c’était plus que je ne pouvais supporter alors je fonçai dans la salle sans m’annoncer et découvris « Néta », allongée sur un lit au centre de la pièce avec des appareils tout à ses côtés.

Du peu que j’avais pu voir, elle avait une sorte de tuyau dans la bouche et était inconsciente.

L’un des docteurs qui me reconnut, me fit sortir et referma la porte derrière moi.

J’eus la nausée et couru aux toilettes. J’y fondis en larmes couvert de peur. Je n’avais jamais autant eu peur de toute ma vie. « Néta… »

J’y restai une dizaine de minutes, à ma sortie, je vis au loin dans le couloir, le docteur parler à la famille, ma belle-mère s’écrouler dans les bras de mon beau-père.
Je crus flotter dans l’air, je ne saurai dire si j’avais marché de moi-même jusqu’à ce docteur ou pas, tout ce que je peux dire est que j’avais été en une fraction de seconde assez proche pour l’entendre dire : «c’est trop tard, nous avons tout essayé, mais elle n’a pas pu tenir…».

Je fonçai dans la salle, ils étaient en train de déconnecter les machines…
« Ma Néta » était allongée sur la table, le visage à découvert.

Elle dormait je crus. C’est ce que je voulais croire.

Je la secouai de toutes mes forces. Les docteurs à ma suite, ils étaient en train de me parler, mais je n’entendais rien d’autre que ma voix en train de l’appeler de toutes mes forces.

Ma vie avait perdu son cap, j’étais en enfer.

Ils l’amenèrent avec eux, sous nos yeux, je n’arrivais pas à y croire.

Je ne fermai pas l’œil pendant plus de trois semaines, je n’arrivais pas à croire qu’on puisse mourir aussi facilement.
Une intoxication alimentaire ?

Perdre l’amour de sa vie sans même lui avoir dit à quel point je l’aimait ?

Je me suis enfermée dans notre chambre des jours entiers, allongé sur notre lit, à sa place à revivre chacun de ses sourires.

Je la voyais me parler, faire la petite folle, rigoler aux éclats ?
Les cadeaux que je lui avais ramenés étaient encore dans les cartons au pied du lit.
La bague, la bague était ma plus grande douleur.

J’avais un soir au cours d’une réunion familiale, demandé à son père de m’acorder la main de sa fille. Oui, je voulais épouser « Néta », avant qu’elle ne soit enterrée.

Ce fut des larmes, cette cérémonie de dot, que des larmes mais je le lui devais. Elle était l’amour de ma vie.

Le jour de son enterrement, je lui avais mis la bague au doigt, avait reposé sa main, l’avais regardé longtemps. Je voulais qu’elle sache qu’elle avait été la plus belle chose de ma vie.

Sans enfant, sans mariage, « Néta » était partie ainsi…
Je ne sais pas si un jour je m’en remettrai, mais cette douleur est la plus difficile et horrible au monde. Perdre l’être le plus cher de votre vie sans rien voir venir…

Si vous vous retrouvez en couple,
Aimez chaque jour,
Prouvez votre amour,
Ne remettez rien à demain, parce que demain n’existe pas.
Aimez l’innocent en vous,
Marchez main dans la main,
Soyez complices,
Soyez un couple amoureux.
Ce n’est pas toujours parfait, mais quand viendront les problèmes, dites-vous que tout ça n’en vaut pas la peine parce que vous pouvez perdre l’autre à n’importe quel moment !
Alors aimez et ne faites que ça…
LA VIE EST COURTE ET CRUELLE.

« Néta » et moi étions en parfaite harmonie, nous n’avions pas de problème,
Mais en laissant ce témoignage ici, je veux parler à un couple qui se déchire à cet instant.
As-tu parlé à ton homme ou à ta femme aujourd’hui ?

Il y a des incompréhensions et il y en aura toujours, mais c’est votre amour qui vous sortira de là.