Pourquoi prendre le temps de faire l’amour à sa compagne ?

281531_405056359562326_1470366812_n

Lorsque le sexe, dans le couple, commence par être traduit comme devoir, il se vide quelque part de son sens et fait place au mal-être, au manquement à la dignité de la femme. Elles sont nombreuses, ces femmes, à vivre chaque jour ce qu’il conviendrait parfois d’appeler violence sexuelle.

La sexualité devrait contribuer à l’épanouissement et au bien-être de chacun dans le couple. Elle est un espace de rencontre de soi avec soi, et également un espace de rencontre de deux êtres ayant chacun leur histoire, leurs croyances, leurs difficultés ; mais aussi porteurs de certaines différences fondamentales.

La primauté du pouvoir sur un sexe par rapport à l’autre toujours encrée dans des mentalités amène des hommes à s’offrir le droit de disposer du corps de la femme, de ne pas tenir compte de son désir, de son plaisir, de son refus, des particularités qui relèvent de sa sexualité beaucoup plus complexe. L’on dit généralement que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Autrement dit, nous sommes très différents, surtout en matière de sexualité.

Les hommes sont souvent amenés à céder à leurs instincts sexuels sans tenir compte de l’autre, de la femme, de ce qui caractérise fondamentalement sa sexualité. Il est important de rappeler ou de faire savoir que le désir féminin est un phénomène assez complexe ; il ne répond pas aussi automatiquement que chez l’homme. Chez ce dernier, le taux de production d’hormones sexuelles est très élevé et continu (Exemple : l’homme produit dix fois plus de testostérone), et la machine prend donc très vite sinon automatiquement. Chez lui la sexualité est beaucoup plus visuelle, centrée sur le sexe et donc pulsionnelle. Chez la femme, la sexualité est plus émotionnelle. Cette dimension de la sexualité féminine est importante dans le complexe et subtile mécanique de son désir. Le climat émotif et le contexte affectif comptent beaucoup dans le mécanisme du désir féminin.

Ces particularités sont souvent ignorés dans la vie sexuelle des couples ; ce qui fait que les plus désavantagés sont les femmes, et cela, à double titre : elles sont victimes aussi bien de l’ignorance des hommes de leur fonctionnement en matière sexuelle, que de la mentalité traditionnelle selon laquelle « une femme ne doit jamais refuser le lit à son mari » Les séquelles sont parfois lourdes à porter pour elles, mais aussi pour le couple. Une femme qui cède habituellement à la dictature du désir sexuel de son mari n’est pas dans les conditions pour tirer profit de l’acte. Au contraire, elle subit et ressent un acte de violence dont l’idée de devoir conjugal et la peur d’être mal comprise lui interdisent le droit de refus et de dénonciation.

Un rapport sexuel dans de telles conditions expose la femme à des problèmes de santé d’ordre physique (blessures pour faute de lubrification… MST et VIH-SIDA …) et psychique et est contraire à sa dignité. Des rapports subis sans désir ni plaisir peuvent également abîmer une relation. Car il n’est plus qu’un secret de polichinelle que beaucoup de couples se sont séparés à cause de la dégradation de leur sexualité. Or lorsqu’il devient fréquent que la femme subisse des rapports ou la pulsion à l’état de nature de l’homme, la sexualité vient à la dégoûter et le couple n’en saurait ne pas prendre un coup.

Le consentement de la femme à la sexualité dans le couple est très important et mérite d’être pris en compte par le conjoint pour une sexualité épanouie pour chacun et une relation de couple harmonieux.

L. Jean- Baptiste, Sexologue clinicien et thérapeute conjugal.